De prime abord, on pourrait penser qu’en abordant l’odeur des hommes, je parlerais de leur parfum envoûtant, leur Hugo Boss, bleu de Chanel ou autre eau sauvage.
Que nenni !Bon d’accord, quand même ça sent bon. Et quand on leur fait des bisous dans le cou, ça nousémoustille.
Mais ils ont des odeurs plus redoutables, les hommes, plus inattendues, et donc d’autant plus enivrantes.
L’odeur de leur lessive par exemple. Quoi de plus sexy qu’un homme qui sent bon l’Omo,qu’il soitgay ou pas d’ailleurs.
Blague à part, quand ils enfilent leurs fringues toutes propres, une envie irrésistible de les prendredans nos bras nous submerge. On s’y prélasse, on ne s’y lasse pas.
Et si j’préfère l’odeur de leur lessive à celle de leur parfum, c’est que cette odeur là est « désintéressée », et par conséquent, plus virile.
C’que j’veux dire par là, c’est que quand ils s’embaument de parfum, ils ont un geste féminin :
« pschiiit », ils s’imprègnent d’une odeur superficielle dans l’optique de « sentir bon », et j’imagine en se regardant dans le miroir. C’est comme si ils se faisaient une beauté en définitive. Et moi, les hommes apprêtés, j’aime pas ça.
Alors que ces fringues à l’OMO, ils les ont pris négligemment dans leur armoire. Et paf ! Hmmmm.
Câlins.
Bon jusque-là, je pense que vous me suivez. J’aime bien les hommes qui sentent bon, surtout sans levouloir. Rien de très original.
Mais ils ont d’autres odeurs, les hommes, a priori moins exaltantes, mais que je trouve très
excitantes.
L’effluve de leur haleine au petit matin par exemple. Hé oui ! Écœurante pour certaines, moi elle memet dans tous mes états cette odeur-là.
Bon, là-dessus, j’ai beaucoup moins d’arguments par contre, je vous le concède. Mais je sais pas,c’est simplement…physique. J’aime ça.
A peine réveillé, il me souffle l’intimité de son sommeil, la douceur de ses rêves. Cette haleine a legoût des premiers baisers de la journée. Baisers qui seront miens. Siens. Nôtres. Et n’appartiendrontà personne d’autre. Cette haleine a le goût de l’exclusivité, le goût de la complicité des amourspassionnés.
Je suis peut-être ridicule à magnifier des trucs crades, peut-être un peu cul-cul et fleur bleue sur lesbords à romaniser un fait simplement répugnant. (Quoique, quelle fleur bleue serait excitée parl’haleine matinale d’un homme ?) J’m’en fiche de toute façon. C’est juste que ces odeurs-là, on n’enparle pas dans les romans, or elles font partie intégrante des histoires d’amour.
Par ailleurs, et pour rester dans le champ des effluves buccaux, je dois dire que j’aime l’odeur de labouche des hommes après qu’ils aient fumé. Bien sûr parce que déjà, j’aime les fumeurs, leur façonde tenir leurs cigarettes et de tirer nonchalamment sur leurs clopes (oui nonchalamment, sinonj’aime pas).Or cette odeur vient rappeler tout ça.
Ca me gueule aussi « Ouai je pue de la gueule et j’t’embrasse et j’en ai rien à foutre parce que j’suisun mec et que j’fais c’que j’veux (petite merde) », -Merci Faustine pour ton combat pour la causeféministe-.(A noter que nous, pendant ce temps-là, princesses que nous sommes, on serait déjà en trainde courir dans tous les sens pour trouver un chewing-gum après avoir tiré une latte sur unementholée…)
Et puis, enfin, j’aime les hommes qui sentent la sueur.
Mais attention, pas n’importe laquelle ! Celle toute chaude, fraîchement suintante sur leurs petitscorps tous moites.
Cette émanation-là, elle évoque l’effort viril. Soit ils sont de retour de leur club de foot, soit ils
viennent tout juste de vous faire l’amour comme des dieux, soit ils rentrent de leur séance de muscu,ou encore, peut-être sont-ils rentrés en skate ce soir.
Quoiqu’il en soit, encore une fois, ils peuvent vous dire « ouai je te fais un calin alors que j’pue latranse, mais j’m’en tape parce que j’suis un bonhomme qui vient de se tuer à l’effort, et que t’es mapetite femme qui va devoir apaiser tout ça (salope) », -décidemment, moi je ne gagnerai jamais cecombat-là-.
Bref, oui, j’aime toutes ces petites odeurs, parfois surprenantes, d’autres fois bouleversantes, maistoujours charmantes.
Je n’ai pas parlé de celles que j’aime pas, parce que c’est pas le thème. Mais j’peux vous en faire partquand même : je hais les mecs qui puent des pieds, qui sentent le rance, la sueur froide, le sale, labite mal lavée, ceux qui ont une haleine de lait chaud ou de yaourt, d’oignon ou d’ail, ceux qui ont lescheveux qui puent, et j’en passe. Alors, vous voyez, rassurez-vous, j’suis pas si bizarre que ça.