Si certains le connaissent en tant qu’artiste musicien, d’autres comme manager de Canine, Sônge, Torb ou encore Molecule, Marian Goledzinowski est aussi photographe. C’est à lui que l’on doit les photos de l’excellent dernier album “” de Julien Doré. On a rencontré l’homme qui change tout ce qu’il touche en or pour parler de ses débuts, de ses voyages, de son travail pour Julien Doré mais aussi de Pamela Anderson.

C’est à FGO-Barbara que nous avons rencontré Sayem alias Marian Goledzinowski. Ce pseudo est un hommage à sa famille polonaise, et imaginer que les gens puissent galérer à l’écrire correctement l’a convaincu de l’adopter. “On est composé de pleins de choses, mais on a tous un moteur, moi c’est la sensibilité”. Depuis son enfance, son père, prof de sport et fan de vinyles, lui répète à propos de la vie que “ce n’est que des couloirs et des sas avec des portes. Ne stresse pas quand tu es dans le couloir, vis le comme tu dois le vivre, et quand tu seras devant les portes, tu sauras laquelle ouvrir. Il n’y a jamais de mauvais choix”. Cela fait deux ans que cet ancien boxeur s’est réellement mis à la photographie “J’ai beaucoup travaillé. Je trouve ça intéressant de comprendre comment cela fonctionne. J’adore le côté Geek et je trouve que le matériel doit aider à exprimer la sensibilité”. On retrouve ce rapport avec l’outil tout au long de sa carrière de musicien, carrière qui l’a emmené à monter les marches du Festival de Cannes en 2014 pour avoir composé la BO du film “Qui vive”. C’est dans un cadre professionnel qu’il se rend en Mauritanie pour la première fois “J’ai eu un coup de foudre pour l’Afrique, j’ai pris une tarte monumentale, l’énergie, les gens, …”. Il y retourne une seconde fois et s’envole quelques mois plus tard pour le Mali. Il prend ses premières photos lors d’un festival aux portes du Sahara, au milieu de dix mille personnes, le plus souvent au Grand Angle. Leur énergie, leur cadrage et leur esthétisme lui valent sa première publication en tant que photographe dans la revue “Mouvement”.

Parallèlement, il fait des séries autour des ravers et photographie les lives des artistes qu’il manage. La manageuse de Julien Doré le repère. “Julien Doré voulait des photos qui retraceraient le processus de création de son album. Il avait envie d’avoir des traces photographiques beaucoup plus proches du documentaire. J’ai discuté avec Julien Doré autour d’un café et ça a matché tout de suite, nous sommes tous les deux des sensibles.” Il photographie l’artiste lors du tournage de son clip, de façon spontanée mais aussi en studio pour des magazines. Il rencontre aussi, par son intermédiaire, Pamela Anderson sur le tournage du clip “Le Lac” “Je devais la photographier et je me disais “J’ai une heure pour la shooter et je ne suis toujours pas photographe”. Elle est géniale. Vous devriez l’interviewer.” Il repart ensuite avec Julien sur son nouveau clip et réalise l’affiche du film.

A la suite de cela, il est contacté pour photographier la pochette du single de Nayra “Non”. “Il m’arrive des choses que je ne juge pas forcément méritées, c’est gênant. Mais je pense que l’on peut être ce que l’on veut, il faut juste le faire. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est aussi peut-être grâce à l’investissement que j’ai mis dans la photo. (…) Je me sens à ma place en tant que photographe, témoigner d’une scène, être dedans. Cela a déclenché en moi un rêve: devenir photographe de guerre.”