RETARD → Magazine

mardi, 01 août 2017

SIX ANS DE RETARD

Par
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Voilà, la sixième saison de Retard est terminée.

Et franchement, je ne sais même pas comment on a fait pour aller jusqu’à la ligne d’arrivée.

Sur les coudes, je pense.

Cette année a été particulièrement difficile pour nous toutes, autant d’un point de vue individuel que collectif. Et c’est la première fois qu’on est confrontées à d’aussi nombreuses déceptions, qui peuvent mener parfois jusqu’à la colère et la méchanceté, voire une forme d’abandon.

Elle a commencé durement, avec le départ de deux des co-fondatrices, et certaines amitiés ont été durement touchées. Elle a continué avec de nombreux pics de tensions, des incompréhensions et le refus de prendre certaines personnes pour ce qu’elles sont.

Je ferais l’impasse sur le chômage de certaines, les difficultés amoureuses, sociales, professionnelles, personnelles, financières, voire immobilières, qu’on a toutes traversées dans un laps de temps finalement limité. Je ne ferais pas mention des embrouilles, nombreuses, dans les bars et les cafés de Paris, à 3 heures du mat ou à 17h, voire même en festival. Je ne parlerai pas de la fatigue aussi, de la gêne à présenter certains projets peu aboutis, de voir qu’on était pas forcément bonnes là où on pensait ni de ce sentiment qui nous retourne complètement le bide quand ce noeud d’amitiés sur lequel est basé Retard, qui a été (et est aussi je l’espère) aussi passionnel que fructueux, est mis régulièrement à mal par les autres, par nous, ou par la vie, tout simplement.

Cette année, nous avons tenté plein de choses, et nous avons découvert nos limites. Physiques, amicales, et mentales. Il a fallu rétablir des vérités, dire ce qu’on ne voulait pas formuler, mettre le doigt sur nos faiblesses, nos vraies envies et voir si après tout cela, il reste encore quelque chose à sauver.

Aujourd’hui, il y a des choses que l’on sait. Retard est un projet de copines, et il n’a pas vocation à se professionnaliser. Certains événements ne sont plus faits pour nous. Et certaines facettes devraient être perfectionnées, mieux mises en valeur. Il y a des tensions qu’il va falloir surmonter si le projet doit continuer. C’est une belle aventure, une magnifique même, de faire vos connaissances, de découvrir de nouvelles personnes, de lire vos textes ou de recevoir vos illustrations, de pouvoir autant compter les unes sur les autres. Mais il va aussi falloir que l’on prenne du temps pour nous pour pouvoir enrichir Retard encore plus.

A l’heure où j’écris ses lignes, je ne sais pas de comment sera faite la septième saison de Retard. Je ne sais pas si elle arrivera en septembre, même. Je sais que nous avons besoin de repos, de réfléchir, de se pardonner. On a besoin de se souvenir pourquoi on a fait ce qu’on a fait. Et d’en ressortir grandies.

Retard est actuellement dans la partie molle d’une course d’endurance. Il peut aller encore loin, mais il faut voir si, comme si nous étions toutes les jambes et la tête de ce petit corps, on est prêtes à le porter, et à porter aussi nos décisions, nos choix, nos convictions. Apprendre à dire non. Apprendre à dire pardon. Apprendre à l’apprécier comme il est, avec son côté borné et sa volonté de flirter avec le précipice, et apprendre à se mettre en confiance parce que ce projet n’existe pas sans nous toutes (et je parle même de celles qui ne sont plus là et qui le tiennent encore, de loin).

C’est une expérience superbe de vie, vous savez. C’est un projet qui nous rend tellement fières, et chacun de vos messages, de vos remarques quand on vous croise nous sert de piqure de rappel, nous rassure en nous disant que ce n’est pas du temps foutu en l’air. Mais il faut qu’on le porte mieux que ça, parce qu’il vaut mieux que ça. Et c’est l’ambition de cet été.

Je remercie tous les participants de cette sixième saison, je remercie l’équipe de Retard, la Kangoo de la maman de Lou, les filles géniales de Comme Nous Brûlons, Radio Campus Paris, Rock en Seine, le festival Nouvelles Scènes à Niort, le Point Éphémère et ses équipes, le Supersonic, je remercie Ophélie, Elsa, Marion, Martin, Pierre, Maxime et tous les autres. On reprend des forces et on voit où on en est. Vous pourrez d’ailleurs me croiser sur la Croisette en train de peaufiner mon bronzage pour tous vous dégouter à la rentrée, tandis que Roca sera à Pau et Anna à la Route du Rock. Et n’oubliez pas de nous faire un coucou à Rock en Seine à la fin du mois d’août, normalement on sera super fraiches et dispos.

Faites pareil les poussins. Regagnez vos points d’énergie. Faites le point. On pense fort à vous, et on espère revenir encore plus fortes. Et n’hésitez toujours pas, si vous voulez nous écrire, [email protected], pour nous faire parvenir vos textes ou nous envoyer des bisous. On en aura toujours besoin.

A tout vite.

L’équipe Retard.

Marine

Leader Autoritaire
Marine est née en 1986 et vit avec un petit chien trop mignon. Après avoir joué avec des groupes de filles ultra classes d'après les autres membres (Pussy Patrol/Secretariat/Mercredi Equitation), elle gagne sa vie en écrivant sur des sujets cools et se la pète déjà un peu. Ca ne l'empêche pas de traîner en pijama dégueulasse le dimanche en essayant de twerker mal sur du William Sheller. L'AMOUR PROPRE C'EST DÉMODÉ OKAY.

Anna Wanda

Directrice Artistique et illustratrice
Anna est née en 1990 et se balade avec un collier où pend une patte d'alligator. Graphiste et illustratrice particulièrement douée (sans déconner), elle n'est pas franchement la personne à inviter pour une partie de Pictionnary. Toujours motivée et souriante, c'est un rayon de soleil curieux de tout et prêt à bouncer sur un bon Kanye West, tout en te parlant de bluegrass. Par contre, elle a toujours des fringues plus jolies que toi. T'as donc le droit de la détester (enfin tu peux essayer, perso j'y arrive pas). SON SITE PERSO: http://wandalovesyou.com